“Walkabout”, réalisé en 1972 par Nicolas Roeg, est un film australien qui captive par son esthétique unique et sa réflexion profonde sur l’identité humaine. L’histoire suit deux enfants anglais, Jenny (Jenny Agutter) et David (Luc Roeg), qui se retrouvent perdus dans le désert australien après que leur père ait commis suicide. Ils rencontrent alors un jeune aborigène nommé (David Gulpilil) qui les guide à travers cette terre hostile.
Le voyage de ces trois êtres différents est autant une quête physique qu’une exploration intérieure. Jenny, rêveuse et fragile, se confronte à la cruauté du monde sauvage tandis que David, pragmatique et rationnel, tente de garder le contrôle face à l’inconnu. L’Aborigène, quant à lui, représente un lien ancestral avec la terre, une sagesse primitive qui contraste avec la civilisation occidentale des enfants.
Roeg utilise un langage cinématographique audacieux pour explorer les thèmes du film. Les plans sont souvent longs et contemplatifs, laissant le spectateur imprégné de l’immensité du désert australien. Les transitions abruptes entre les scènes créent une tension constante et reflètent la fragilité psychologique des personnages. La bande sonore, composée de bruitages naturels et de chants aborigènes, renforce cette immersion sensorielle.
“Walkabout” est un film qui ne se laisse pas facilement catégoriser. Il mélange drame, aventure et réflexion anthropologique avec une poésie visuelle saisissante.
La genèse d’un classique:
L’histoire du film “Walkabout” a une origine intéressante. Nicolas Roeg, alors connu pour ses talents de directeur de la photographie, se lance dans la réalisation après avoir rencontré le scénariste Louis Nowra. Inspiré par l’essai “The Walkabout”, de René Roberts, et par sa fascination pour la culture aborigène, Roeg décide d’adapter l’histoire en un long métrage.
Le tournage a eu lieu en Australie, principalement dans le désert du centre du pays. Les paysages arides et spectaculaires ont joué un rôle crucial dans l’esthétique du film. La rencontre avec David Gulpilil, alors inconnu du grand public, fut déterminante. Cet acteur aborigène, descendant de la tribu Yolngu, a apporté une authenticité rare à son personnage.
“Walkabout” est sorti en 1972 et a rencontré un succès mitigé initialement. Le film était considéré comme expérimental et controversé en raison de ses thèmes et de sa narration non linéaire. Toutefois, avec le temps, “Walkabout” s’est imposé comme un classique du cinéma australien et international.
Un regard sur les personnages:
Personnage | Acteur | Description |
---|---|---|
Jenny | Jenny Agutter | Fille rêveuse et fragile |
David | Luc Roeg | Frère de Jenny, pragmatique et rationnel |
L’Aborigène | David Gulpilil | Guide mystérieux et ancré dans la tradition aborigène |
Thèmes explorés:
“Walkabout” explore plusieurs thèmes importants:
- Le choc des cultures: Le film confronte les valeurs de la civilisation occidentale à celles de la culture aborigène.
- La découverte de soi: Les deux enfants anglais vivent une expérience initiatique qui les force à remettre en question leurs croyances et leur identité.
- La confrontation à la nature sauvage: L’immensité du désert australien met en lumière la fragilité humaine face aux forces de la nature.
“Walkabout” est un film qui invite à la réflexion sur notre place dans le monde. Il nous rappelle que la civilisation n’est qu’une fragile construction et que la nature reste une force puissante, parfois hostile, mais toujours fascinante.
L’impact du film:
Depuis sa sortie en 1972, “Walkabout” a influencé de nombreux cinéastes. Son esthétique unique, son exploration des thèmes existentiels et son respect pour la culture aborigène ont inspiré des générations de réalisateurs. Le film a également contribué à populariser l’Australie comme destination touristique exotique.
Aujourd’hui, “Walkabout” est considéré comme un chef-d’œuvre du cinéma australien et international. Il continue d’être diffusé dans les salles de cinéma et en vidéo, séduisant toujours de nouveaux spectateurs avec sa beauté visuelle et son histoire puissante.
En conclusion, “Walkabout” est un film qui mérite d’être vu et revu. C’est une œuvre qui nous transporte dans un monde étrange et merveilleux, tout en nous interrogeant sur notre propre humanité.